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La programmation d'un
entraînement consiste, après avoir choisi les dates des compétitions
cibles, à calculer la durée nécessaire à l'accomplissement des
différentes phases de la préparation, de façon à amener l'organisme à
tirer le maximum de son potentiel durant la période des compétitions.
Les
différentes phases d'un cycle d'entraînement:
- La phase de
progression ou le volume d'entraînement et l'intensité
augmentent graduellement (par paliers de 3 semaines coupés par 1
semaine de repos relatif).
- La phase
intensive ou le
volume et l'intensité sont maximum.
- La période
d'affûtage pendant
laquelle le volume décroît et l'intensité reste forte.
- La période de
compétitions avec en
premier lieu la compétition cible, suivie des compétitions annexes:
période durant laquelle il s'agit de garder la "forme".
- La période de
récupération obligatoire
qui suit la dernière compétition.
- Enfin la semaine de maintien qui se renouvelle jusqu'à un
nouveau début de cycle de préparation.
Les
différents types de séances:
Vitesse maximale aérobie (vma):
-Tout
programme d'entraînement quelle que soit la distance préparée repose en
premier lieu sur le développement de la consommation maximale d'oxygène
(VO2max). Cette valeur se développe en particulier lors de séances
courues à une vitesse égale ou supérieure à la vitesse maximale aérobie
(vma). La séance d'entraînement consiste à effectuer des répétitions de
200 à 1500m entrecoupées de temps de récupération, calculés sur de la
durée de l'effort. Dans tous les cas la récupération doit être
incomplète (de durée inférieure à la durée de l'effort). Si le nombre
des répétitions programmées est supérieur à15, faire 2 séries égales,
avec une récupération complète (3' à 5'), entre les séries.
Seuil aérobie
(seuil):
-L'allure
au seuil aérobie correspond à la limite de faible production d'acide
lactique. Cette allure peut être maintenue sur une durée relativement
longue, sur des distances allant de 2000 à 5000m ou plus.
Courir au seuil conduit à l'amélioration conjuguée de l'endurance
et de la consommation maximale d'oxygène.
Au fil des semaines de la phase de progression, le seuil aérobie évolue
dans un rapport de 3 à 5% de VO2max (à taux d'acidité égale), c'est
pour cette raison que les séances de seuil de la phase intensive et
d'affûtage sont courues à une allure plus rapide qu'en début de cycle
de préparation.
Cadence:
- Appelée
aussi "train", la séance de cadence se court à une allure proche de
celle de la compétition.
Elle a pour but (en plus de développer simultanément l'endurance et
VO2max), de préparer physiquement et psychologiquement l'athlète à la
vitesse de course, améliorant l'efficacité de la foulée et
conditionnant le système respiratoire, cardiaque et musculaire à la
compétition.
Qualité:
- Autrefois
appelée "Résistance volume" les séances de qualité remplacent les
séances de vma pendant les semaines de repos relatifs et durant
la période de maintien. Courues légèrement moins vite qu'en vma (-5%
VO2max) et avec une récupération plus longue, elles sont donc moins
éprouvantes et le nombre des répétitions peut être augmenté sans risque
de fatigue excessive.
Elles contribuent au maintien de la consommation maximale d'oxygène
pendant les semaines intermédiaires.
La séance longue
(longue):
- D'une
durée comprise entre 1h15 et 2h45, la séance longue s'adresse à tous
les coureurs, mais reste pour le marathonien et le coureur de 100km un
critère décisif de réussite. La distance de la sortie dépend donc de la
compétition préparée, du niveau de performance du coureur et du moment
dans sa préparation (elle augmente progressivement au fil des séances
jusqu'à la phase intensive).
La séance longue permet à l'organisme de puiser dans ses réserves
lipidiques et de rendre plus performant ce processus énergétique en
économisant le glycogène.
Combinée à une autre séance spécifique du type seuil (longue+seuil) ou
de cadence (longue+cadence), elle accentue l'épuisement du glycogène
musculaire, favorisant par la suite, par effet de surcompensation, ses
capacités de stockage.
Puissance
anaérobie lactique (pal):
- La
séance pal est une séance très éprouvante, car courue au maximum de ses
possibilités sur des distances relativement courtes (200 à 400m),
occasionnant une très forte production d'acide lactique.
Elle a pour but de développer la tolérance à cette acidité et à
conduire l'athlète a en produire moins, lors des efforts maximaux de
demi-fond.
Les temps de récupérations sont très longs et doivent toujours être
actifs, c'est à dire courus en footing, afin d'éliminer les déchets
accumulés.
Ce type d'entraînement s'adresse aux coureurs du 800m au 10000m et aux
crossmen, mais s'avère totalement inutile aux coureurs de semi-marathon
et marathon.
Capacité anaérobie lactique (cal):
- Le
développement de la cal intervient après la phase de développement de
la pal et s'adresse aux mêmes coureurs (800m à 10000m). La différence
entre les 2 réside dans le fait qu'en puissance, c'est la notion
d'intensité qui prévaut, tandis qu'en capacité, c'est le volume qui
sera privilégié.
La capacité anaérobie lactique s'améliorant au fil des séances, le plan
d'entraînement prévoit 2 phases successives: (cal.I) et (cal.II).
La séance cal phase I est courue à 4% de VO2max plus élevé que la même
distance en vma et la séance cal phase II à 7% de VO2max plus
élevé.
Il faut impérativement avoir suivi la phase I pour être capable de
courir la phase II. Les coureurs de 10 km route peuvent se contenter de
renouveler les temps de la phase I en phase II. (la phase II
s'adressant surtout aux pistards et aux crossmen). *
Remarque: Pour le calcul des temps en fractionné du 200 au 500 m en
vma, pal et cal, le programme tient compte (en plus de la valeur de
VO2max) de la vitesse maximale de base du coureur, en y intégrant un
facteur de correction proportionnel à cette vitesse.
Vitesse:
- C'est
un effort répété sur distances courtes (40 à 150m) accompli à une
intensité élevée avec récupération complète. De part sa durée, ce
travail n'occasionne pas de montée de la lactatémie et peut donc être
programmé à n'importe quel moment, y compris la veille des
compétitions.
Le travail de vitesse a pour particularité de tonifier la musculature,
d'améliorer la coordination des mouvements et d'obtenir un meilleur
rendement de la foulée.
Les séances non
spécifiques:
- Toutes
les séances non spécifiées sont des séances faciles. Elles sont courues
entre 60 et 70% de VO2max. Elles s'insèrent entre les séances
intensives, permettant la récupération, tout en augmentant le volume
global d'entraînement.
Sachant que le rapport Intensité/Volume doit rester équilibré
(l'intensité représentant 10 à 30% du volume global), on comprend
aisément le besoin d'augmenter le kilométrage par des séances faciles
afin de pouvoir augmenter simultanément la part intensive. Il y a
cependant une limite à ne pas franchir qui est le surentraînement ou
fatigue excessive, avec régression des performances et risque de
blessures. La progression doit donc s'effectuer par paliers en se
réservant des périodes de repos. C'est pour cette raison que le volume
d'entraînement augmente durant la période de progression pour atteindre
son apogée en phase intensive, puis décroît en phase d'affûtage et
pendant la période des compétitions.
Les phases
post-compétitions:
La période de
récupération:
- La durée de la période de récupération dépend de la durée des
périodes précédentes. Elle est un passage obligatoire pour éliminer la
fatigue accumulée et permettre au coureur de franchir un nouveau palier
de progression lors de sa prochaine échéance.
La semaine de
maintien:
- La semaine type de maintien qui termine le cycle est calculée
en fonction de la distance de la compétition cible précédente et
suppose que le coureur envisage de courir sur cette même distance lors
de son prochain objectif. ( Si cela n'est pas le cas, il lui faut
redéfinir un nouveau plan d'entraînement avec comme distance cible son
nouvel objectif).
Remarques:
- Toute séance spécifique est précédée par un échauffement et suivie
par un retour au calme courus à l'allure d'une séance facile. Le
kilométrage total de la séance tient compte de ces 2 moments que l'on
peut répartir ainsi: 2/3 échauffement, 1/3 retour au calme.
- Il n'est pas gênant d'inverser l'ordre des séances dans la semaine,
sauf pour les semaines de compétition qui sont formatées de façon à ce
que l'alternance des jours de repos et des séances spécifiques amènent
le coureur à en tirer le meilleur profit le jour de la
compétition.
- Ce plan d'entraînement suit un schéma "idéal". Il est en effet
difficile, compte tenu des aléas de la vie quotidienne, des périodes de
fatigue et d'indisponibilité, de s'y conformer à la lettre. Y tendre
est déjà une bonne approche.
BON
ENTRAÎNEMENT...
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