Consommation de sucre et prise de poids
Au repos, l'énergie consommée varie en fonction de l'âge et du sexe de l'individu, et, est proportionnelle à sa surface corporelle. Celle-ci dépend du poids et de la taille, et la formule établit que, pour un coureur de 30 ans, pesant 70 kg et mesurant 1,80m, correspond une surface corporelle de 1,88 m², ce qui représente une dépense énergétique de 70 kcal/heure soit 1,2 kcal/min.

Au repos, 40% de l'énergie est fournie par le glucose (glycogène hépatique et néoglucogénèse) et 60% par les acides gras (graisse corporelle), la part produite par les acides aminés étant négligeable.
L'énergie apportée par le glucose est donc de 1,2 x 40/100 = 0,48 kcal/min et celle apportée par les graisses: 1,2 x 60/100 = 0,72 kcal/min.

Des recherches en nutrition ont établi que le sucre simple (glucose, saccharose), pénètre 8 minutes après son absorption dans le sang, et s'il n'est pas utilisé en produisant de l'énergie, est transformé en graisse sous l'action de l'insuline. Donc toute consommation supérieure à 3,84 kcal en 8min (0,48 kcal/min x 8 min) se transformera en graisse, qui elle-même couvrira à hauteur de 5,76 kcal (0,72 x 8 min) les besoins énergétiques. Mais toute consommation supérieure à 9,6 kcal en 8 min (1,2 kcal/min x 8 min) sera transformée en graisse et contribuera à une augmentation réelle de poids.

Un morceau de sucre qui pèse 6 grammes apporte 24 kcal (4 kcal/gramme), ce qui signifie que toute prise supérieure à 1/2 morceau de sucre ou équivalent (9,6 kcal/24 kcal) toutes les 8 minutes, au repos, en l'absence d'autres aliments filtrants, si aucun exercice n'a précédé ni n'a suivi la prise, et si les stocks de glycogène sont complétés, sera transformé en graisse inerte...mangez du sucre, mais pas plus d'1/2 morceau toutes les 8 minutes.

Remarques:
Le fructose n'est pas concerné par ce qui précède car, ayant un index glycémique très bas, il ne se comporte pas comme un sucre simple, mais comme un hydrate de carbone.
Chez le sportif bien entraîné, le métabolisme basal est plus élevé que chez le sédentaire, il peut donc se permettre une consommation de sucre un peu supérieure, sans pour autant prendre du poids, d'autant plus que ses réserves de glycogène musculaire et hépatique étant tous les jours mises à contribution, le sucre absorbé complètera d'abord ces stocks avant de se transformer en graisse.
L'adolescent a également une dépense énergétique de repos 1,2 fois supérieure à celle de l'adulte, par contre la femme, à poids et à taille égale a un métabolisme basal de 10% inférieur à l'homme.


Claude Crestetto