A propos du régime dissocié scandinave :
Plusieurs versions du régime dissocié scandinave ont été proposées depuis qu'en 1967, un groupe de chercheurs scandinaves l'ait testé sur des skieurs de fond.

Rappel des différentes versions:

A l'origine le régime dissocié commençait 6 jours avant la date de la compétition. Il comprenait 2 périodes de 3 jours chacune, dont la première consiste à exclure du régime alimentaire toutes formes de glucides: c'est la phase protido-lipidique. Elle débute obligatoirement le premier jour par une séance de course intense et prolongée (2 heures dont une partie au seuil aérobie ). Cette phase a pour but d'épuiser les réserves de glycogène musculaire par un effort physique, puis de les maintenir aussi basses que possible pendant 3 jours, par une alimentation appropriée. La seconde période de 3 jours précédent l'épreuve a pour but d'augmenter au maximum les réserves de glycogène musculaire et hépatique: c'est la phase de surcompensation. Elle consiste à adopter un régime alimentaire composé exclusivement de glucides, au détriment des protéines et des lipides, et à réduire au maximum son activité physique.

Le principe de la méthode étant que l'activité de la glycogénogénèse est extrêmement élevée après une déplétion complète des réserves de glycogène, ce qui accroît les capacités de recharges de façon à atteindre des valeurs nettement supérieures à ce qu'elles auraient pu être avec un régime équilibré et un entraînement normal.

Certaines critiques concernant cette version ont été formulées dont une:

- La première période est trop longue et elle entraîne un stress trop important sur l'organisme.

Une 2ème version, dite allégée, vit alors le jour. Elle consiste à réduire d'une journée chacune des 2 périodes; ce qui revient à commencer le régime 4 jours avant la date de la compétition, en maintenant le premier jour un effort intense et épuisant.

Certains ont alors avancé le fait que 2 jours de régime hyperglucidique ne suffisaient pas à recharger totalement des stocks de glycogène musculaire épuisés.

D'autres se sont demandés si un effort épuisant 4 jours seulement avant la compétition n'entraînerait pas des séquelles de fatigue le jour de l'épreuve.

On pensait mettre tout le monde d'accord en gardant 2 jours pour la période protido-lipidique suivi de 3 jours de régime glucidique, soit à ramener l'effort épuisant, non plus à 4, mais à 5 jours de l'épreuve; et en gardant les 3 jours de la 2ème période, nécessaire à une reconstitution complète (avec surcompensation) des réserves de glycogène.

Mais c'était sans compter sur un aspect différent des choses que de récentes découvertes en matière de nutrition, mettaient en lumière:

- c'est immédiatement après l'effort que l'activité de la glycogénogénèse est la plus importante, et ce pendant les 6 premières heures qui suivent l'exercice. Or, dans toutes les versions du régime dissocié déjà mentionnées, le dernier entraînement avait lieu le dernier jour de la phase protido-lipidique, et l'inversion du régime alimentaire n'avait lieu que le lendemain, (soit plus de 6 heures après l'effort) ce qui ne permettait pas d'en tirer le meilleur profit.

- La même étude précisait également que pour que l'activité de la glycogénogénèse soit maximum, il faut ingérer de préférence (pendant les 6 heures qui suivent l'effort) des sucres simples (dit rapides) plutôt que des sucres lents.

Il fallait donc tenir compte de ces nouvelles données pour établir une version du Régime Dissocié Scandinave où le dernier effort précéderait immédiatement la phase hyperglucidique. Voici donc, en récapitulant, pour une compétition qui a lieu le dimanche, le détail de cette nouvelle version:

Nous conserverons la version sur 5 jours avec:

- 1ère phase de régime protido-lipidique sur 2 jours, le mardi et mercredi de la semaine précédent l'épreuve.

- Mardi: entraînement intense et prolongé;2 heures de course à l'allure du seuil aérobie.

- Mercredi: effort modéré de 30 à 50 minutes.

- 2ème phase de régime hyperglucidique sur 3 jours, le jeudi, vendredi et samedi avec:

- Jeudi matin: dernier entraînement de 40 minutes à 1 heure à jeun, au lever, puis immédiatement après, petit déjeuner copieux composé essentiellement de sucres simples et pouvant se prolonger durant 6 heures.

- Ensuite, et ce jusqu'au samedi soir, privilégier les glucides à absorption lente; repos complet durant toute la période.

Conclusion: Cette dernière version n'a cependant pas la prétention d'être parfaite, car d'autres incidences du régime dissocié sur l'organisme mériteraient d'être abordées:

- La formation de corps cétonique et l'accroissement du taux de cholestérol pendant la 1ère période, et leurs influences sur la performance.

Le débat reste ouvert et toutes nouvelles informations seront les bienvenues.

La liste des aliments à prendre durant les différentes périodes du R.D.S est détaillée page suivante


                  Claude Crestetto